lundi 17 février 2014

Volume 2. Les méandres sournois du second semestre.

Le premier semestre est une vraie découverte ; pour moi, qui débarque de prépa, mais aussi pour ceux qui ont été en licence : le rythme est différent en master, on est bien moins coachés, et les directeurs nous oublient un peu. Niveau mémoire, c'est la panique : personne ne sait trop comment travailler, et les exigences sont très évasives. S'ajoute à ça les séminaires, pour lesquels il faut lire, et surtout écrire un mini-mémoire de 10 pages (minimum). Plus les cours, mais ça on connait tous, donc bon.

Les premiers partiels arrivent, les premières notes, et c'est là que ça commence à coincer. Les partiels sont généralement en janvier, ce qui veut dire qu'on enchaîne directement partiels et reprise des cours. Pour moi, et de ce que j'ai vu chez les autres, c'est la même, ça a été chaud. Bon, on passera sur les lieux commun pourtant vrai du temps pourri qui plombe la motivation, et on s'attardera sur ce qui fait la vraie difficulté de cette transition : pas de pause. Ca m'a l'air d'être un phénomène propre à la fac, d'ailleurs : pas de barrières strictes. On enchaine 1e et 2nd semestre sans vraie rupture, donc ça permet peu de faire le point. On est mi-février, je suis déjà en train de me projeter dans ce que je vais rendre ce semestre, et pourtant il me manque encore plein de notes du premier semestre ! Techniquement, je ne sais pas si mon travail a réellement été efficace, s'il faut que je remette en question certains principes de travail... Je me sens perdue. Un exemple parmi d'autres, mais assez symptomatique : je suis en train de préparer ma rédaction de première partie de mémoire, après avoir envoyé mon plan détaillé puis mon intro rédigée à ma directrice, il y a deux semaines. Aucune nouvelle. Donc je me lance dans une rédaction importante sans savoir si j'ai fait de grosses bourdes de définitions, si ma mise en page est correcte, si mon style est lisible. Perdue, j'vous dit. 

Pour en revenir strictement au second semestre, je vais faire un topo rapide sur ce que j'ai commencé à en voir :

Le cours de théorie littéraire et esthétique, dont j'ai déjà parlé, est sur le personnage ce semestre. Le cours est franchement intéressant, c'est une surprise plutôt agréable. Surtout que les trois premiers cours (relou) étaient sur les analyses textuelles du personnage (= le personnage n'est qu'un être de papier sur lequel il ne faut rien plaquer, il doit être considéré selon ses actions dans le récit, et pas comme un être psychologique), et ils se sont fait défoncer par la nouvelle intervenante qui a passé le cours à expliquer pourquoi c'était n'importe quoi de dire ça. Bin ça fait du bien. 

Le cours de littérature et histoire est super cool aussi ; bien mieux qu'au premier semestre ! On parle de la notion de guerre civile. C'est vraiment captivant de voir comment la notion peut évoluer au cours des époques. 

Le séminaire que j'ai choisi est un peu particulier. J'hésitais entre celui-ci et "arts et histoires du mensonges", mais vu que la prof ne s'est jamais pointée au cours, j'ai fini par choisir "hystérie et histrionisme chez Molière et Feydeau", un angle parfait pour mon mémoire. Sauf que. En fait c'était le sujet du séminaire de l'année d'avant, et le prof avait zapé de changer l'intitulé. J'ai gardé le cours parce que ce prof est vraiment chouette et aussi parce que le nouveau sujet, c'est "l'implication de l'argent dans l'eros et le rire", ce qui reste super passionnant. Je commence à avoir un sujet en tête sur L'Homme qui rit. Oh, et je vais m'arrêter une seconde sur ce prof, quand même. Cette personnalité rafraîchissante qui commence à nous raconter une pièce de Feydeau, s'arrête, mort de rire, et nous lance "Oh ! non, je ne vous raconte pas ! Je l'apporte la prochaine fois et on le regarde ensemble !" ou qui ouvre la fenêtre en début de cours et dit "Bon, il paraît qu'il va neiger aujourd'hui. S'il neige on arrête le cours et on regarde la neige tomber ! C'est tellement poétique." Voilà, les figures de doux dingues sont assez apaisantes dans ce monde où les profs ne semblent pas avoir grand chose à faire des étudiants en face d'eux.

Enfin, une dernière bonne surprise, c'est mon cours d'anglais. Mon premier prof de version était un peu mou, et peu exigent, même s'il notait super dur (c'est encore plus énervant quand, à la correction, il  avoue qu'il n'a rien trouvé de mieux que ce que tu as proposé et qu'il t'a compté faux). Là, elle commence par nous parler (in English please !) de ses textes : de la grande littérature américaine ; des textes très durs, type ENS et agrégation. Et ça fait bougrement du bien !


Voilà pour le deuxième volume de mes aventures en master 1 ! 

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