lundi 28 avril 2014

Il faut se faire fou ; c'est encore le plus sage




Je sais, je sais, j'ai promis des articles qui ne viennent pas. J'avoue que ces temps-ci c'est un peu le branle-bas de combat : je suis toujours en plein dans mon mémoire. Ma première partie s'est passée sans souci... Enfin je pense, même si ma directrice ne donne aucun signe de vie depuis que je lui ai envoyé mon travail, accompagné de centaines de questions. La seconde est bien plus difficile à gérer, pour plein de raisons techniques. En plus, je commence à préparer mon déménagement, qui aura lieux dans trois semaines (en gros) et mon départ pour Tours, dans un gros mois. Autant dire que la pression est au rendez-vous...

Bref, je reviens bientôt j'imagine, mais il est clair que mes billets sont de moins en moins réguliers. J'ai pourtant plein de choses à dire sur mon rapport à la fac, mes lectures et l'avancement de différents projets. Ce sera pour plus tard, quand j'aurai un peu plus le temps de souffler. 

Portez-vous bien.

mercredi 2 avril 2014

Et bin Proust attendra !



Comme prévu, je suis en pleine rédaction de mon mémoire, puisqu'il me reste environ un mois et demi avant de passer à la casserole de la soutenance. En attendant, je suis plongée dans mon grand un, et je dompte peu à peu la panique qui m'a envahie ces derniers jours. 

C'est drôle, il aura fallu que je me retrouve nez à nez avec mon traitement de texte vide pour comprendre mon mécanisme d'écriture. Même si je l'avais présenti avant, c'est toujours assez agréable de mettre le doigt sur un des noeuds qui me construisent. Donc voilà, avant un gros gros boulot, ou un travail inédit et exigeant, je suis paralysée. Je reste quelques heures, voire quelques jours à fuir ma responsabilité, à refuser d'ouvrir mon document ou de poser les premiers mots de ma dissertation. Pire qu'une boule au ventre, je me sens complètement bloquée, comme si j'étais au bord d'un gouffre et que mon tortionnaire me laissait dix longues minutes pour voir l'abîme dans lequel il va me précipiter. J'ai le temps de voir combien c'est profond, et d'envisager tout le temps que je vais passer à avoir peur avant de commencer à être morte. Là, c'est pareil. J'ai l'impression de le regarder, ce petit document vide où j'ai à peine copié/collé mon plan, et je fixe son néant. J'analyse les parties pleines de points d'interrogations, que j'ai laissées telles quelles en me disant que je serai sûrement plus intelligente quand j'entamerai la rédac', et que ces sous-parties mystérieuses se rempliraient toutes seules (haha !). J'ai le temps d'envisager toutes les minutes de migraines où il faudra que je continue d'écrire, toutes les soirées à ne pas m'endormir parce que je continue de penser à mon paragraphe en cours, toutes ces possibilités de formulations nulles et de remarques inintéressantes... Je vois ma directrice me dire que "oulala, ça va pas du tout, tout ça. J'ai peut-être fait une erreur en vous confiant un sujet aussi large".
Je sens tout ça ; j'Angoisse avec un A bien plus grand qu'une majuscule.

Et puis j'y vais. Une impulsion, comme ça, d'un coup. L'envie que ça commence, histoire que ça se termine, sans doute. Un paragraphe correct, et d'un coup je respire. Ca fait maintenant plus d'une journée que j'ai commencé ; ça m'a trotté dans la tête pendant tout le temps que j'ai passé à la fac aujourd'hui. Demain j'y consacre aussi une journée pleine, en espérant avancer vite, plus vite, et surtout bien. En comptant la table des matières et la page de présentation, j'en suis à seize pages ; seize pages dont je suis fière, et dont je n'attends que des volontaires pour m'assurer que je ne trouve pas ça bien uniquement parce que j'ai passé des heures et des heures dessus, et que mon abrutissement me protège simplement de la déception d'avoir passé tant de temps à pondre un travail minable. J'ai envie de retours, mais j'en ai peur, bien sûr, parce qu'il y a toujours la possibilité que ce ne soit pas bon, et que dans ce cas il faudra bien y faire face ; puis réécrire. 

Le mémoire peut être un calvaire, je pense. Dans mon cas, c'est une émulation épuisante qui me rappelle un peu le masochisme de la prépa. Avoir mal, mais être fier d'en arriver là après tant de souffrances (non non, je n'exagère pas !) 

Bon... bin j'y retourne alors !