Je sais que j'écris peu, ces temps-ci. Le rythme de la fac est bien moins soutenu qu'en prépa, évidemment, et comme je n'ai que peu de cours par semaine, je n'ai pas d'anecdotes super fun. En fait, c'est surtout parce que les profs ne s'investissent pas énormément, et ne s'intéressent pas assez à nous pour penser à nous faire rire. Il y a quelques exceptions : le prof d'anglais, toujours perché et qui n'a pas plus envie que ça de nous faire progresser en version, donc qui nous balance des textes comico-érotiques et qui fait des blagues graveleuse. Il y a aussi le prof de méthodo, qui se demande vraiment ce qu'il fout dans un amphi le lundi de 18h à 20h, saute sur une pause-clope dès que quelqu'un touche son sac comme s'il allait prendre un paquet de cigarettes, et qui digresse sans penser à nous donner des indications précises sur ce qu'on doit faire... Il y a, enfin, les petites blagues qui sortent, comme par inadvertance :
- Donc, la position d'auteur est synonyme de... ?
- Pouvoir ?
- Hahaha ! Mais vous rêvez mademoiselle !
A part en prépa où on nous disais bien que "Pfff, la fac ? Vous allez vous balader !", tous ceux qui y avaient déjà mis un pied m'ont avertie : ce n'est pas comme en prépa, tu es exercée pour pas mal de travaux, mais ce ne sont pas ceux demandés à la fac, donc ne te repose pas sur tes lauriers. Ma directrice de mémoire m'a carrément dit qu'en novembre (maintenant quoi), je serai complètement paniquée à cause du manque de suivi, du peu de stimulation intellectuelle directe, etc. Bon, on a passé la mi-novembre, et j'ai des nuances à apporter aux deux positions.
A la fac, on ne se "balade" pas, après une prépa. On commence par être bien paumés, tant au niveau des rapports humains que des exigences. Les rapports qu'on entretient avec les autres étudiants sont particuliers, beaucoup plus distants qu'en prépa où on se lie contre l'adversité. Là, non seulement on n'est plus une classe, ce qui implique que tout le monde se promène d'un cours à l'autre, mais comme les emplois du temps sont plus légers, ils créent un rapport différent au gens. Je vais prendre un exemple extrême : je me sens à la fac comme dans le métro, niveau humain : on y vient pour atteindre un but, et on ne cherche pas particulièrement à créer des liens. Parfois, on crée des connexions avec le voisin, qui devient un camarade : quelqu'un avec qui faire le voyage jusqu'à la fin du semestre. C'est tout. Les seules personnes de la fac avec qui je me suis liée viennent de mon cours de rock, où on crée une communauté plus soudée. Niveau exigences... Bon, à vrai dire j'ai rendu peu de travaux, donc je ne me rends pas bien compte, et c'est un peu ça le truc auquel on est pas préparés : très peu de notes, donc il est difficile de s'évaluer, et il ne faut pas se rater sur les quelques exams. L'adaptation peut être complexe : en master, on a beaucoup, beaucoup de temps ; il faut apprendre à ne pas trop sortir, à ne pas trop glander, ne pas prendre un boulot prenant tout de suite, bref : à ne pas oublier qu'il y a un mémoire à rendre et que c'est un travail constant.
Par contre, on est en novembre et je ne panique pas. J'ai rendu mon mini-mémoire semestriel, il me reste que mes deux partiels en janvier et ma version mi-décembre. J'avance doucement mais surement mes lectures de mémoire. Je ne dis pas que je gère tout et que j'ai 18 de moyenne (il faudrait avoir plus d'une note pour avoir une moyenne, haha), mais je me sens bien, et surtout je trouve mon équilibre. Je me dis que même si les fakheux depuis des années sont plus habitués que moi à travailler seuls, on est tous dans le même pétrin : il y a un gouffre entre les exigences de la licence et celles du master. L'autonomie est encore différente ; les exercices aussi. La prépa ne prépare pas au master, mais elle nous apprend à chercher et réfléchir par nous même, ce qui a tendance à bloquer mes camarades. Et évidemment, elle prépare aux différents concours, et ça, j'espère réellement que ça m'aidera.
Voilà mon bilan de fin novembre sur ce passage prépa/fac ; c'était comment pour vous ?
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Merry Who's Day ! (Fan girl instant off) |