samedi 23 novembre 2013

De la prépa à l'université.


Je sais que j'écris peu, ces temps-ci. Le rythme de la fac est bien moins soutenu qu'en prépa, évidemment, et comme je n'ai que peu de cours par semaine, je n'ai pas d'anecdotes super fun. En fait, c'est surtout parce que les profs ne s'investissent pas énormément, et ne s'intéressent pas assez à nous pour penser à nous faire rire. Il y a quelques exceptions : le prof d'anglais, toujours perché et qui n'a pas plus envie que ça de nous faire progresser en version, donc qui nous balance des textes comico-érotiques et qui fait des blagues graveleuse. Il y a aussi le prof de méthodo, qui se demande vraiment ce qu'il fout dans un amphi le lundi de 18h à 20h, saute sur une pause-clope dès que quelqu'un touche son sac comme s'il allait prendre un paquet de cigarettes, et qui digresse sans penser à nous donner des indications précises sur ce qu'on doit faire... Il y a, enfin, les petites blagues qui sortent, comme par inadvertance :

- Donc, la position d'auteur est synonyme de... ?
- Pouvoir ?
- Hahaha ! Mais vous rêvez mademoiselle !

A part en prépa où on nous disais bien que "Pfff, la fac ? Vous allez vous balader !", tous ceux qui y avaient déjà mis un pied m'ont avertie : ce n'est pas comme en prépa, tu es exercée pour pas mal de travaux, mais ce ne sont pas ceux demandés à la fac, donc ne te repose pas sur tes lauriers. Ma directrice de mémoire m'a carrément dit qu'en novembre (maintenant quoi), je serai complètement paniquée à cause du manque de suivi, du peu de stimulation intellectuelle directe, etc. Bon, on a passé la mi-novembre, et j'ai des nuances à apporter aux deux positions.

A la fac, on ne se "balade" pas, après une prépa. On commence par être bien paumés, tant au niveau des rapports humains que des exigences. Les rapports qu'on entretient avec les autres étudiants sont particuliers, beaucoup plus distants qu'en prépa où on se lie contre l'adversité. Là, non seulement on n'est plus une classe, ce qui implique que tout le monde se promène d'un cours à l'autre, mais comme les emplois du temps sont plus légers, ils créent un rapport différent au gens. Je vais prendre un exemple extrême : je me sens à la fac comme dans le métro, niveau humain : on y vient pour atteindre un but, et on ne cherche pas particulièrement à créer des liens. Parfois, on crée des connexions avec le voisin, qui devient un camarade : quelqu'un avec qui faire le voyage jusqu'à la fin du semestre. C'est tout. Les seules personnes de la fac avec qui je me suis liée viennent de mon cours de rock, où on crée une communauté plus soudée. Niveau exigences... Bon, à vrai dire j'ai rendu peu de travaux, donc je ne me rends pas bien compte, et c'est un peu ça le truc auquel on est pas préparés : très peu de notes, donc il est difficile de s'évaluer, et il ne faut pas se rater sur les quelques exams. L'adaptation peut être complexe : en master, on a beaucoup, beaucoup de temps ; il faut apprendre à ne pas trop sortir, à ne pas trop glander, ne pas prendre un boulot prenant tout de suite, bref : à ne pas oublier qu'il y a un mémoire à rendre et que c'est un travail constant.

Par contre, on est en novembre et je ne panique pas. J'ai rendu mon mini-mémoire semestriel, il me reste que mes deux partiels en janvier et ma version mi-décembre. J'avance doucement mais surement mes lectures de mémoire. Je ne dis pas que je gère tout et que j'ai 18 de moyenne (il faudrait avoir plus d'une note pour avoir une moyenne, haha), mais je me sens bien, et surtout je trouve mon équilibre. Je me dis que même si les fakheux depuis des années sont plus habitués que moi à travailler seuls, on est tous dans le même pétrin : il y a un gouffre entre les exigences de la licence et celles du master. L'autonomie est encore différente ; les exercices aussi. La prépa ne prépare pas au master, mais elle nous apprend à chercher et réfléchir par nous même, ce qui a tendance à bloquer mes camarades. Et évidemment, elle prépare aux différents concours, et ça, j'espère réellement que ça m'aidera.

Voilà mon bilan de fin novembre sur ce passage prépa/fac ; c'était comment pour vous ?

Merry Who's Day !
(Fan girl instant off)

5 commentaires:

  1. Je flippe beaucoup avec cette histoire de passage de prépa à la fac. Je sais qu'on est qu'en novembre, mais j'essaye de me projeter un peu plus loin que la khâgne et c'est pas évident du tout. Ça fait de bien de lire des articles sur l'après prépa, ça me rassure un peu.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La khâgne est un moment difficile niveau avenir je pense.Il faut rester concentré sur le présent pour réussir le mieux possible, et à la fois déjà penser à après. Donc pas de panique, c'est une phase normale. Il faut avoir conscience qu'il y aura quelque chose d'autre ensuite.
      Mais ça ira ! Ne désespère pas,ça va venir :) Et puis je suis contente que mes articles t'aident à relativiser.

      Supprimer
  2. J'aurais plein de trucs à dire sur cet article, mais j'avais prévu de faire un article "rythme du M1 FLE" très bientôt (dans la semaine en fait) alors je vais pas m'étendre beaucoup :)

    Comme je l'ai déjà dit, moi j'ai l'impression d'être retournée en HK là. Vraiment. Je suis pas stressée (bizarrement) et je m'en sors mais j'ai vraiment beaucoup de boulot et pas beaucoup de temps. Mes camarades disent effectivement que n'ayant jamais eu de rythme similaire à celui de la prépa avant, c'est dur: mon expérience me fait relativiser et j'ai moins de mal grâce à ça, je crois. Les gens que je connais qui étaient prépa et qui sont en M1 enseignement disent que leur master est lourd aussi; enrichissant mais très exigeant. Et le seul que je connaisse en recherche (en Littératures et Cultures Européennes, il fait un mémoire sur Flaubert) dit que les cours qu'il suit demandent beaucoup de lectures et de boulot, hors mémoire. Pourtant ils sont d'une prépa plus cotée que la mienne (celle de Lille) et bossaient plus que moi à l'époque...
    Mais j'admets que c'était moins le cas l'an passé! Ma L3 ressemblait un peu à ton M1 au niveau du ressenti, en fait (sauf que je l'ai moins appréciée, mais c'est une autre histoire).

    Chez nous, le truc stressant c'est la recherche de stage (en fait pour moi c'est l'équivalent de l'avancée de ton mémoire, le stage), mais ça va, j'ai trouvé le mien. C'est dommage que tu n'aies pas assez de cours pour former une classe avec les gens autour... Ca craint un peu, ça t'aiderait à mieux apprécier la fac et la comprendre aussi, peut-être, parce que le côté impersonnel peut se gommer.
    Je pense que tu résumes bien le côté "autonomie". C'est la clé de tout.
    Les exigences ne sont pas moindres (je pense que tu l'as compris, même si tu ne l'as pas vu). Elles sont différentes, c'est clair: mais franchement, ce n'est pas plus facile. Je le dis pour les prépas qui passeraient par ici en pensant se tourner les pouces en fac... La L3, ça va, c'est un peu les mêmes exercices donc ça passe, mais le M1, c'est du travail (beaaaucoup de travail).
    J'ai l'impression d'avoir beaucoup trop raconté ma vie dans ce commentaire donc je culpabilise un peu donc je m'arrête là, mais continue de t'adapter et de prendre tes marques dans cet univers inconnu. Ne regarde pas la fac comme une préparationnaire (mais tu le fais déjà) :)
    Continue comme ça et bon courage pour la suite!

    RépondreSupprimer
  3. Je suis complètement d'accord. Ce qui est frappant dans les rapports humains, c'est qu'ils sont à l'inverse de ceux de la prépa. On était tellement à bout tout le temps psychologiquement qu'on pouvait dire à n'importe qui quand cela allait mal, cette personne comprenait même si elle ne nous connaissait pas tant que cela. Aujourd'hui en fac, ce n'est pas avec 18h de cours que l'on installe un climat de solidarité. Qui plus est 18h au total mais c'est 2h avec 3 personnes que tu retrouves à la fin dans la semaine pour un cours de 4h. Rien de plus. C'est certes compliqué mais pas infaisable je pense.

    Et les exigences... elles sont présentes mais différentes, cachées et pas forcément autant développées.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est sans doute aussi lié à moi : je n'ai pas de coup de coeur pour les gens que j'ai rencontré, donc je n'ai pas envie de faire cet effort vers les autres. Mon groupe de danse et mes amis me suffisent, je ne sens pas cette poussée qui m'incite à me faire des amis pour la vie dans ma promos.

      Je ferai un point en janvier avec mes notes du premier semestre, pour parler des attentes, je pense.

      Supprimer